Franta et Gaudet

mercredi 25 juin 2008  "le Patriote"

En hommage à la Maison des Artistes du Haut-de-Cagnes : Deux peintres majeurs, Michel Gaudet, Franta, exposent leurs œuvres.

De cette maison, Michel Gaudet fut le Secrétaire pendant de nombreuses années, donnant aux jeunes peintres, avec l’élégante générosité dont il ne s’est jamais départi, l’espace où exposer leurs œuvres, contribuant, pour les artistes de tous âges, à l’établissement de leur carrière et pour beaucoup, à leur consécration. Ce samedi 7 juin, hommage était rendu à cette Maison des Artistes de Cagnes-sur-Mer, dont il faudra bien qu’un jour, quelque historien étudie le rôle et l’impact dans la vie artistique de cette commune et de ce département.

Un hommage tout entier construit autour des œuvres de Michel Gaudet et de Franta, deux artistes liés par une amitié de longue date, deux artistes que leurs lieux de vie ont rendu proches des habitants de la contrée, deux artistes, l’un peintre, critique d’art, membre de la LICRA, journaliste, l’autre, peintre et sculpteur, deux artistes dont la renommée dépasse largement les limites de la région , de la nation.

Amis, artistes et admirateurs ont pu, à loisir, savourer, goûter, faisant halte à chaque étage de cette historique Maison des Artistes, les travaux, les toiles si différentes des deux créateurs. Raffinement, grâce des toiles de Michel Gaudet - tache orangée au centre, traversée de ces filaments lumineux qui rappellent, du même, les Variations Saturniennes exposées jadis par la Galerie Alexandre de La Salle,- ou constructions colorées, plus rigoureuses et géométriques, ou, encore, ces nus féminins, silhouettes bleues, délicates, et tranquilles, parentes du silence dont elles sont issues : toutes toiles qui jalonnent les étapes et la continuité de ce parcours de peintre.

Force et puissance, violence, dans la dénonciation de la violence, avec Franta : des immensités désertiques, des chemins perdus dans les sables, au premier plan , des épaves, tas métalliques, téléphones aux fils tronqués, ou bien, panneaux sur la ligne d’horizon, vestiges d’une signalisation impuissante, inutile. A ces ocres et désespérément belles étendues sans espoir, sans issue, le dessin au fusain d’une femme africaine, accroupie, harmonieuse et libre présence, suggère un salut possible, comme l’arbre de ce « Paysage africain » de 2003, encre et gouache, tout en finesse et tracés délicats, qui se dresse, vivant, devant un talus calciné.

Paule Stoppa.

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